BENNER Jean - L’Alsace - Le Souvenir

Une belle alsacienne, le regard clair portant au loin, un visage serein, le costume et la coiffe sombre, les discrètes fleurs rouges et bleues sur le fond blanc du corsage pour la présence patriotique, seule touche de couleur à parts les yeux, autant de symboles réunis dans une œuvre parfaite pour pour représenter cette Alsace perdue et abandonnée par la France. Cette toile exceptionnelle, signée Jean Benner, n’est pas sans rappeler le tableau de son grand ami Jean Jacques Henner, « l’Alsace : elle attends » , œuvre commandée par Mme Kestner de Thann et qui fut offerte à Garibaldi, pour le remercier de son dévouement à combattre l’abandon de l’Alsace à l’Empire allemand , matérialisé lors de la signature du traité de Francfort le 10 mai 1871. Cette œuvre fut un symbole et sera publiée dans tous les livres scolaires d’histoire édités en France de la fin du XIX ème au début du XX ème . Jean Benner, très attaché, comme Henner, à sa terre natale à probablement voulu appuyer cette démarche en réalisant avec son style une œuvre majeure dégageant une grande force symboliste. Très beau cadre de l’atelier Knoll de Bâle. Huile sur toile. Signée bas droit « Jean Benner ».

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L’Alsace - Le Souvenir

Réf : BEN12

Les Benner et Fries forment une dynastie de peintres qui ont marqués les Beaux Arts en Alsace, et à Paris. Jean Benner (1836-1906 ) né à Mulhouse mort à Paris, frère jumeau d'Emmanuel Benner ( 1836-1896) et fils de Jean Benner ( 1796-1849) dit « Benner l'Ancien » , peintre de fleurs, est également le petit fils d'Emmanuel Fries ( 1778-1852) peintre de fleurs né à Mulhouse. Son fils, prénommé Emmanuel, Emmanuel-Michel Benner ( 1873-1965) appelé Many pour ne pas le confondre avec son oncle, bénéficia également d'une belle carrière, obtint de nombreuses distinctions et grands Prix, fut second Grand Prix de Rome et devint le premier conservateur du Musée Henner, artiste auquel la famille Benner était très liée. Son père l'emmenait à Paris au Louvre pour dessiner, mais il se trouva orphelin à l'age de 13 ans, dut revenir à Mulhouse et intégra un atelier de dessin textile, tout en suivant des cours de dessin artistique. De retour à Paris en 1857 il suit les cours de Ernest Hebert et de Léon Bonnat, fréquente Isidore Pils et Jean Jacques Henner. Avec l'aide d'un ami d'enfance Jules Siegfried qui aidera les deux frères au financement d' un voyage d'étude en Italie, Venise, Rome, Florence , Naples, et Capri . Jean est reçu la même année au Salon de 1857 avec deux tableaux de fleurs et y exposera régulièrement par la suite, ainsi qu'à la Société des Amis des Arts de Strasbourg et au Salon de la Société Industrielle de Mulhouse. Il retournera de nombreuses fois à Capri tombé sous le charme de ses paysages et des ses habitants qui lui servirent de modèle pour de nombreuses toiles, il y épousera en seconde noces la fille de son hôte, Margherita Pagano et son fils Many naquit sur l'ile en 1873. Son oeuvre regroupe beaucoup de tableaux de fleurs, des paysages de Capri, et de nombreux portraits de capriotes, des portraits de notables français et alsaciens, mais également la figure symbolique de l'Alsace perdue, matérialisé par une jeune alsacienne souvent de noir vêtu.Ses œuvres se trouvent dans de nombreux musées: Bâle, Belfort, Berne, Le Havre, Nantes,Nice, Paris, Pau, Colmar, Strasbourg, Mulhouse Beaux Arts et Musée de l'impression sur Etoffes, Douai, Châlons sur Marne, il fut Chevalier de la Légion d'Honneur.