Théodore Deck, né le 2 janvier 1823 à Guebwiller en Alsace dans le département du Haut-Rhin et mort le 15 mai 1891 à Paris, est un céramiste français.
Fils de Richard Deck, teinturier en soie à Guebwiller, Joseph Théodore Deck, confronté très jeune à l'alchimie des couleurs, se passionne pour ce domaine et les sciences physiques. Après trois années au collège de La Chapelle-Sous-Rougemont, près de Belfort, la mort de son père en 1840 l'oblige à revenir à Guebwiller et à reprendre, avec son frère ainé , l'entreprise familiale. La jeune équipe à du mal à équilibrer dans un contexte très concurrentiel, l'affaire périclite et est vendue. Le jeune Théodore fait son choix et démarre son apprentissage chez le Maître Poêlier Hügelin à Strasbourg en 1841, il y restera deux ans et finalisera sa formation par un grand tour de compagnonnage en Allemagne , Autriche et Hongrie. Arrivé à Paris en 1847, Il est engagé par le faïencier bavarois Vogt, mais retourne en Alsace durant la révolution de 1848. Deck reviens à Paris en 1851, engagé dans l'atelier de la Veuve Dumas, son travail sera récompensé par la médaille obtenue par cette fabrique à l'Exposition Universelle de 1855.
Les frères Deck créent leur entreprise en 1858 et s’installent en 1859 au 46 boulevard Saint-Jacques, plus tard les ateliers déménageront rue de Vaugirard. A la production de carreaux de poêles, s'ajoute très vite celles des parements de façade et des pièces de forme en céramique. Première consécration pour l'entreprise Théodore Deck en 1861, avec une médaille d'argent au Salon Arts et Industrie, avec des pièces recouvertes du fameux bleu persan, qui fera sa notoriété et que l'on appellera plus tard "bleu Deck". Nouveau succès à l'Exposition Universelle de Londres en 1862, avec des pièces de style renaissance et Iznik et surtout le gigantesque vase de l Alhambra, acquis plus tard par le South Kensington Muséum. 1867, médaille d'argent à l'Exposition Universelle, les progrès et avancées techniques qu'il mets en avant sont consacrés, notamment l'inclusion d'or sous couverte. En 1869 Deck ouvre un magasin de vente à Paris dans le prestigieux quartier de l'Opera.
1873: Exposition Universelle de Vienne , succès confirmé avec la présentation d'une jardinière, dessinée par Emile Auguste Reiber, deux mètres de large, avec en fond, un panneau de quatre mètres de haut, pièce qui est conservée à Genève au Musée Ariana.
Theodore Deck saura s'assurer la collaboration de nombreux artistes en vogue,Jean-Charles Davillier, Legrain , Carrier, Emmanuel Benner, Albert Anker, Eugène Gluck, Raphaël Collin, Paul Helleu, Emille-Auguste Reiber, Amedée Jullien , Joseph Ranvier, la liste n'est pas exhaustive. Ces artistes, en échange de leur travail sur le dessin et décor des céramiques percevaient une rémunération correspondant à 50 % de la valeur de la pièce.
Nommé dès 1875 à la tête de la commission de perfectionnement de la Manufacture de Sèvres , il prendra la direction de cette prestigieuse manufacture en 1887, année qui verra également la publication de son Traité sur la Faïence et dans lequel il relatera toutes les évolutions dont il à fait bénéficier le métier de céramiste.
Il repose depuis 1891 à Paris au cimetière Montparnasse. C'est son ami Auguste Bartholdi qui réalisa son monument funéraire sur lequel est gravé la phrase : "Il arracha le feu au ciel".
Ses pièces sont présentes dans de nombreux musées, entre autres, Musée des Arts Décoratifs de Paris, Musée du Florival collection Théodore Deck Guebwiller, Musée des Arts Décoratifs de Marseille, Musée Unterlinden Colmar, Musée de l'Impression sur Etoffes Mulhouse, Metropolitan Museum New-York, Musée de l' Ermitage Saint Petersbourg, Vicoria & Albert Muséum Londres, Fondation Gulbekian Lisbonne,